Le professeur Luc Montagnier, co-découvreur du virus du sida en 1983 et prix Nobel de médecine 2008, vient d’être recruté par l’université chinoise Jiao Tong, basée à Shanghaï, où il va fonder un institut de recherches pluridisciplinaires.
“Je suis dans un nouveau mouvement scientifique, qui fait appel aux ondes. (…) C’est une découverte qui implique un réseau mondial et il se trouve que la Chine m’a offert de créer un institut de recherche qui porte mon nom et qui va travailler à la fois sur les bases théoriques de ce mouvement et aussi sur les applications“, a expliqué le scientifique, lundi matin sur Europe 1.
Bloqué par les limites d’âge
"Depuis plusieurs années, je cherchais à créer un institut de recherches qui permette d'approfondir l'étude par des approches pluridisciplinaires - Physique et Biologie notamment - des phénomènes que nous avons découverts chez les bactéries et virus", détaille le prix Nobel.
Mais ce chercheur de 78 ans a dépassé la limite d’âge qui permet de travailler en France au sein d’une structure aidée financièrement. “Au niveau de la recherche je ne peux plus exercer dans le monde académique en France, ni au CNRS ni à l’Institut Pasteur, et ceci depuis un certain nombre d’années, donc j’en ai pris mon parti et j’ai trouvé d’autres solutions“, détaille-t-il.
La recherche française affaiblie
La solution prend donc la forme de l’université chinoise, au sein de laquelle un "institut Montagnier" sera créé dans l'un des bâtiments du département des sciences. “J'y ai trouvé esprit d'ouverture, dynamisme et rapidité de décision, ce qui est particulièrement nécessaire pour explorer des voies nouvelles", a confié le professeur. Le prix Nobel va diriger des recherches, qui portent notamment sur le traitement de l’autisme par les antibiotiques, mais aussi sur les maladies de Parkinson et d’Alzheimer.
“Je trouve cela dommage parce qu'en France il y a un passé très prestigieux de recherche, de prix Nobel, mais les prix Nobel se font rares et il semble maintenant que la recherche est plutôt couverte par le conformisme, et aussi en essayant de garder les chasses gardées“, regrette Luc Montagnier.